Copier le bouc émissaire

La théorie mimétique de l’anthropologue René Girard explore le désir humain comme une imitation et une rivalité, aboutissant à des dynamiques sociales complexes. Les désirs ne sont pas innés, mais copiés. On retrouve cette idée dans la kabbale juive qui lie le partsouf Atik (« visage de Dieu » le plus élevé, appelé Ancien des Jours en français, du verbe hébraïque « Lehaatik » signifiant « Copier » להעתיק) au désir, celui de faire la Volonté Divine en établissant son Royaume : copier le monde d’en haut dans le monde d’en bas. Ce mimétisme conduit à des triangles de désir et à des rivalités. La violence mimétique est centrale dans son analyse anthropologique. René Girard propose le concept du bouc émissaire comme mécanisme d’auto-régulation social. La compétition victimaire autorise les violences les plus atroces, elle est au cœur des guerres comme le conflit israélo-palestinien. Ainsi, la théorie mimétique a des implications théologiques et apocalyptiques, mettant en garde contre la violence humaine et la nécessité de choisir entre Copier, avec un c majuscule, c’est-à-dire dans son sens noble, imiter le Verbe en se réalisant soi-même, ou s’auto-détruire.

COPIER LE BOUC ÉMISSAIRE

Dans l’ombre des désirs qui s’entrelacent,
Copier dévoile l’écho de nos âmes qui trépassent.

Imitation et rivalité s’unissent en danses,
Copiant les désirs tels des ombres errantes,
Tel le partsouf Atik dans la Kabbale brillante,
Reproduire le divin dans le Royaume, notre existence.

Triangles de désir, jeux de rivalités,
Tissent les liens, façonnent nos réalités.
Mais la violence s’élève, la paix régresse,
Sombre écho des âmes en détresse.

Le bouc émissaire, offert en sacrifice,
Comme un baume fragile sur les cœurs en supplice,
Pourtant la Révélation, d’une lumière infinie,
Révèle l’innocence, brise les chaînes meurtries.

Compétition victimaire, source de tourments,
Dans les sables ensanglantés des affrontements,
La lumière d’Atik résonne, apocalyptique et claire,
Un choix crucial : imiter ou se défaire,
Copier le Messie, dans un élan salvateur,
Ou sombrer dans l’abîme, dans un élan destructeur.